Les bâtiments de l’administration doivent être physiquement accessibles aux personnes handicapées. Il en va de même des quelque 20’000 pages et 7000 news du site internet de l’Etat de Vaud. C’est un travail de tous les instants, qui incombe aux contributeurs et contributrices web de l’Etat.
Vous arrivez sur une page web. S’y trouvent un texte et une image. Si le site n’est pas «accessible», impossible pour un utilisateur aveugle de savoir ce que représente cette image, a fortiori de comprendre l’éclairage qu’elle apporte sur le texte.
L’accessibilité enseignée aux contributeurs web
Cédric Fardel travaille au Centre d’exploitation informatique, dans l’Unité architecture, métrologie, configurations, de la Direction des systèmes d’information (DSI). Lui-même aveugle, il intervient lors de la formation TYPO3 dispensée au Centre d’éducation permanente (CEP) pour sensibiliser les futur-e-s contributeurs et contributrices web de l’Etat à l’accessibilité. Il propose une démonstration de lecture du site internet vd.ch grâce à un synthétiseur vocal et un clavier braille. Il montre différents problèmes qui peuvent être rencontrés et explique les bonnes pratiques à adopter. Par exemple: bien utiliser les niveaux de titres pour structurer une page web, afin qu’une personne déficiente visuelle puisse comprendre son architecture, baliser les acronymes et abréviations, qui sont sinon illisibles pour le synthétiseur vocal, munir les images d’une légende qui en décrive le contenu.
Importante diversité de contenus
Avoir un site web accessible est une obligation légale pour l’Etat (cf. encadré). La fondation «Accès pour tous» évalue l’accessibilité des sites internet suisses. Le site du canton de Vaud a obtenu la note de 4/5 en 2007. La note avait un peu baissé en 2011; mais la moyenne de 3/5 était atteinte. Cédric Aellen, développeur TYPO3 à la DSI, souligne la complexité de la tâche pour un site aussi vaste que vd.ch: «Rendre un site de cinq pages accessible n’est pas difficile. C’est la quantité de documents et la diversité des contenus qui posent des problèmes». Son collègue Jean-Luc Thirot poursuit: «Dans le cadre de notre activité pour TYPO3, au moment d’imaginer la navigation sur le web, nous devons prévoir toutes les mesures qui permettront au contenu mis en ligne de pouvoir être lu par les non-voyants. Nous signalons les problèmes d’accessibilité que nous rencontrons ponctuellement sur le site, mais ce n’est pas notre mission et il serait impossible de vérifier chaque page. Ce serait un travail de titan!». D’où l’importance de l’intervention de Cédric Fardel lors de la formation au CEP et les efforts de chacun-e sur la durée!
Des formats pratiques, mais peu accessibles
Jean-Luc Thirot et Cédric Aellen, développeurs TYPO3 à la DSI: «Les fichiers PDF semblent très pratiques, mais ils sont très peu accessibles» – (jc).
Au nombre des difficultés rencontrées par les malvoyants qui naviguent sur Internet, on compte les PDF, comme l’explique Cédric Aellen. «Les fichiers PDF semblent très pratiques pour diffuser l’information dans une forme fixée. Mais ils sont à l’origine très peu accessibles et le site de l’Etat de Vaud en contient une grande quantité». Autre problème très fréquent sur le site de l’Etat: «Les organigrammes sont eux aussi problématiques, puisqu’ils apparaissent pour les personnes non-voyantes comme une suite de liens dans le désordre». Les solutions sont parfois simples (ajouter une légende à une image dans le champ prévu à cet effet dans TYPO3), parfois beaucoup plus difficiles à trouver (le cas des PDF). Il faut faire des compromis.
Quant à La Gazette , Cédric Fardel la juge agréable, mais perfectible. La structure texte/encadrés et les titres de rubriques ne lui apparaissent pas clairement. Par contre, le sommaire est utile et lui paraît bien conçu.
Cédric Fardel est aveugle et travaille à la DSI. Accompagné de son chien Zora, il intervient lors de la formation des contributeurs TYPO3: il les sensibilise à l’accessibilité web en leur présentant des exemples
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